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NÉMOVILLE

Il s’engagea sur la chaîne de roches, en ayant de l’eau jusque sous les bras. Paul s’engagea à sa suite, et après une lutte terrible contre ces flots, ils purent atterrir sur le rocher. Turko se dressa sur ses pattes, dont l’une ne pouvait le porter, et accueillit son maître par des aboiements joyeux. Levant le nez, il se mit encore à pousser de petits cris entrecoupés de caresses qu’il prodiguait à son maître, en essayant de se traîner du côté où se trouvaient les deux femmes, plus mortes que vives aux sons de ces aboiements qu’elles prenaient pour ceux d’un chacal ou autre animal méchant.

Roger s’arrêta à panser la patte de Turko, et pendant ce temps, Paul s’aventura seul sur le rocher plat. En le voyant prendre cette direction le chien donna de tels signes de joie, que Roger en fit la remarque à son ami. Paul venait d’atteindre le sommet du rocher sa taille se découpait sur le ciel, comme une statue de l’espérance. À ce moment, Jeanne se tournait de ce côté et aperçut son mari, dressé sur cette base de roc, à deux cents pas d’elle à peine. Elle poussa un cri perçant : « Paul ! » et partit en courant de ce côté.

Paul l’entendit et l’aperçut aussi. Il alla au-devant d’elle, et un instant plus tard, les