Page:Lacordaire - Œuvres du R.P. Henri-Dominique Lacordaire, tome 1 - Vie de Saint-Dominique.djvu/19

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— XIV —

d’octroyer, l’abbé Lacordaire, et ses collaborateurs de l’Avenir, résolurent de le prendre. A cet effet, s’ouvrit par leurs soins une école d’enfants. — Deux jours après,elle était fermée par ordre du gouvernement, et les illustres maîtres d’école, devaient comparaître devant la chambre des pairs comme violateurs d’une loi de l’État. Ils se défendirent eux-mêmes avec éclat; et les juges, déjà émus de la jeune et vive éloquence de Montalembert, demeurèrent sous le charme de la parole et de la personne de l’abbé Lacordaire, qui, par l’heureuse audace de son improvisation, sut réveiller l’attention, des moins sympathiques. Condamnés pour la forme, et frappés d’une légère amende, les accusés s’en allèrent, au fond, vainqueurs de leurs juges; car ils les avaient forcés d’accepter cette grande bataille qui, au bout de. vingt ans de lutte, devait se terminer par une victoire définitive. Malgré tous ces travaux, l’Avenir touchait à sa fin. Tandis que ses rédacteurs, par leur audace, leur désintéressement et leur talent, s’attiraient les sympathies d’une portion du jeune clergé, le côté périlleux excessif, et même faux de leurs théories, la hardiesse de leur polémique, la violence de leur manière, soulevaient, contre eux bien des, réprobations. Les évêques protestaient avec raison contre cet enseignement sans