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de ses conférences, surtout celles sur Dieu et ses attributs, sont, en effet, si heureusement nourries. L’hiver venu, il retournait dans sa patrie et y prêchait le carême dans les divers diocèses où les évêques sollicitaient à l’envi sa prédication. En 1841, il tint pendant quatre mois la ville de Bordeaux captive sous le charme de sa parole. L’enthousiasme était au comble et l’archevêque de cette ville pouvait dire, plus de vingt ans après : « Les effets produits par ces conférences ont été immenses et durables. » En 1843, ce fut le tour de Nancy. Bien des âmes, éclairées par le nouvel apôtre, y abjurèrent leur vieille incrédulité, et parmi ces convertis se trouva un jeune homme « qui errait depuis « quelques années sur les confins brûlants où le « monde et l’Évangile se livrent un dernier com « bat (1). » — Dans la joie et la reconnaissance de son retour à Dieu, M. de Saint-Baussant voulut donner à son bienfaiteur le premier couvent qui devait abriter l’Ordre de Saint-Dominique sur le sol français. A cette nouvelle, l’impiété éclata, dans la presse et à la tribune des Chambres, en calomnies et en violentes menaces. Le gouvernement, déjà hostile par instinct, craignant de paraître tendre une main complice à ces moines

(1) Mémoires.