Page:Lacretelle Silbermann.djvu/103

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gereux. Puis, dans le désert créé autour de nous, les petits ridicules de Silbermann grossissaient ; je veux dire que je les remarquais davantage. Souvent lorsque j’étais à côté de lui, son physique, sa gesticulation, sa voix, me choquaient tellement que je me comparais à Robinson isolé auprès de Vendredi...

Nos tête-à-tête languirent. Mais, à dire le vrai, ce fut un peu de mon fait. Chaque année, à l’approche des vacances, par une habileté mesquine que je ne m’avouais pas, je me détachais des amis que je m’étais faits au lycée. Je ne voulais point souffrir trop cruellement d’être séparé d’eux pendant les mois à venir. Et vers la mi-juin, en prévision de la morte saison, je réglais avec prudence l’économie de mon cœur et le fermais aux sentiments trop vifs.