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V


Aiguesbelles m’offrait, chaque été, un spectacle identique, méthodiquement réglé. On eût dit qu’une ordonnance supérieure eût assigné à tous les habitants du mas une tâche exacte devant laquelle ils ne viendraient à faiblir qu’au moment de la mort.

Mon grand-père s’occupait de son domaine avec un soin invariable. Tous les jours, avant le coucher du soleil, quel que fût le temps, il allait inspecter ses vignes en voiture, suivant des chemins tracés exprès dans la terre labourée et par lesquels lui seul passait. On apercevait au