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Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/160

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mercredi 31 août, jeudi 1er septembre. — 1870.

priver de la satisfaction de l’annoncer moi-même à la ville. Soit : mais si j’ai cédé à un mouvement d’amour-propre, ce n’était pas un cas révocable. Dans une autre circonstance, j’ai épargné au département la charge d’une réquisition énorme, qui lui aurait enlevé 175 000 francs par jour ; et cela pendant une semaine. C’est moi qui ai obtenu du général des étapes qu’on se désistât de cette exigence. Bref, je n’ai plus rien à vous dire, si ce n’est que la ville a rendu une décision pour déclarer qu’elle était satisfaite de mes services. Voilà qui me console des rigueurs de M. Chevreau. » —

On me dira : mais c’est le plaidoyer de M. Podevin pro domo suâ que vous nous redites, et il ne suffit pas de l’apologie d’un accusé par lui-même pour le faire absoudre. Pourquoi pas, si elle est bonne ? Notez que je ne suis pas allé chercher ces explications pour servir d’avocat à l’ancien préfet de la Meurthe, mais pour faire mon devoir d’historien, qui est de rapporter exactement ce que l’on peut savoir sur les événements qu’on raconte. Si l’on considère ensuite que toutes les raisons de M. Podevin sont bonnes, que ceux qui sont au courant des choses n’ont rien de sérieux à leur opposer, on en conclura, comme moi, que sa justification est suffisante et qu’il n’a rien fait pour mériter l’injuste disgrâce dont il est victime.

On ne fait pas toujours bon ménage avec ses