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Page:Lacroix - Journal d'un habitant de Nancy, 1873.pdf/57

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du dimanche 7 au jeudi 11 août. — 1870.

Ce détail fera sourire le lecteur à mes dépens. Mais je l’avertis qu’il n’en aura pas l’étrenne, car j’ai été le premier à rire de moi-même tout à mon aise, et il ne reste plus rien à faire à cet égard. L’accès d’hilarité folle qui nous saisit, ma mère et moi, quand nous nous retrouvâmes en face l’un de l’autre, produisit une réaction salutaire qui nous mettra désormais en garde contre les paniques.

8 et 9 août. — Cependant la session du baccalauréat continue toujours. Mais le danger presse, nous avons hâte d’en finir pour n’être pas surpris, avec nos candidats, par l’arrivée des Prussiens. Aussi nous brusquons les dernières séries et d’accord avec le Recteur, qui venait de remettre à la fin des vacances la distribution des prix du lycée, nous trouvons, comme à Metz, le moyen de faire en deux jours la besogne de quatre. Bonne fortune pour les candidats. On les reçoit par fournée. Sauf trois ou quatre malheureux qui nous obligèrent à les éliminer pour leurs compositions détestables, tous furent admis à l’épreuve orale. Il s’agissait avant tout de s’en débarrasser au plus vite et de les renvoyer à leurs familles. Le mardi 9 au soir, tout est fini, et nous sommes libres de disposer de notre temps et d’aller passer nos vacances où nous voulons.

10 août. — Il était convenu de longue date entre mon frère et moi que nous nous retrouverions en famille, pour le 15 août, au lieu où nous passons ordinairement nos vacances. C’est un assez gros