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Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/100

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Une auréole immense, où paraît, jeune et beau,
Et si semblable à toi, qu’après tant d’ères closes,
C’est ton frère ou toi-même évoqué du tombeau,
Un Poète qui chante à la douceur des choses !…

Entends, — c’est une voix que tu vas reconnaître,
Elle est seule, et pourtant, c’est comme un vaste chœur
De vœux évanouis qu’en toi tu sens renaître,
Et dont l’effusion monte à lui de ton cœur !…

Et voici qu’attendri, tu réprimes un cri.
Et tandis que ton sein se soulève, il te semble
Que dans ses yeux lointains où l’espoir t’a souri
Tous tes songes d’antan sont en prière ensemble…

Ô surprise ! Son geste aurait-il défendu,
Mystérieusement, que l’heure encor s’accroisse ;
Le temps semble à ses pieds sur les nuits étendu :
— Toute l’immensité vibre dans ton angoisse…