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Page:Lacuzon - Éternité, 1902.djvu/101

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Et c’est comme une attente augurale, et tu souffres,
Croyant ouïr encor — tant le silence écoute —
Les siècles haletants, cabrés au bord des gouffres.
Où le néant rentra pour leur barrer la route…

Mais tu sais à présent les cycles révolus,
Et dans l’extase étrange où ton émoi s’achève
La force universelle et brutale n’est plus
Qu’un souffle harmonieux descendu sur ton rêve.

Un charme l’a soumis à son dessein suprême,
Et selon la ferveur nouvelle qu’il te prête,
Pour qu’elle communie au plus pur de toi-même,
L’a faite humble et chantante aux lèvres du Poète !

… Ton front semble grandir ; tu regardes, tu pries,
Alors qu’un sentiment dont ton cœur s’est rempli,
Fait de joie et d’orgueil sanctifiés, te crie
Qu’enfin le vœu du Verbe en toi s’est accompli !