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Éternité

L’aurore, — porte en feu des paradis futurs.
Vers qui, terrifiante et suprême vautrée.
Se rueront pour mourir tous les peuples impurs.
En renversant les dieux qui gardent son entrée !

L’aurore, — dont le sage et les vieillards ont peur.
Mais dont les jeunes gens qui sont nés avec elle.
Pleins d’audace, et raillant l’ancestrale stupeur.
Portent le reflet d’or au fond de leur prunelle !

…Et des voix tout à coup ont crié de se taire
A l’antique sagesse, interdite à moitié.
Proclamant pour salut et dogme tutélaire
La règle de justice où sombra la pitié.

Et le monde a frémi dans sa torpeur d’entendre
Comme une agression ce cri des violents.
Et tandis qu’il s’éveille et ne peut pas comprendre,
La haine originelle arme des bras sanglants.