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PRÉFACE. vij

grand capitaine, ses principales, batailles gagnées ou perdues ; si c'est un peintre, un sculpteur, un graveur, un architecte, ses meilleurs tableaux, statues, estampes, bâtimens ; si c'est un inventeur, ses découvertes ; si c'est un écrivain, ses principaux ouvrages avec les meilleures éditions, et le jugement des savans sur ces ouvrages : si c'est un philosophe, ses principales maximes ; si c'est un hérétique, un schismatique, ou l'auteur de quelque secte, les hérésies ou les opinions de cette secte, &c. Enfin, nous n'avons rien oublié pour rendre ce petit ouvrage utile et intéressant. Le nombre des personnes illustres ou fameuses dont nous parlons est très-considérable, et nous croyons n'en avoir omisque très-peu de quelqu'importance, et qui puissent par quelqu'endroit mériter place dans un ouvrage tel que celui-ci. On ne doit pas s'attendre néanmoins d'y trouver généralement tous les hommes dont il est quelquefois fait mention dans l'histoire, ni ceux qui n'ont eu d'autre mérite que leur naissance, ou qui n'ont été distingués que par les places qu'ils ont occupées ; ce serait un travail immense et de peu d'utilité. Ces sortes de personnes doivent être regardées dans l'histoire comme le sont dans la géographie ces lieux obscurs, ces villages et ces vieux châteaux ruinés, qui ne méritent plus aucune attention. Nous avons cru aussi devoir omettre les généalogies, et passer sous silence les personnes encore vivantes. Pour peu qu'on y réfléchisse, on s'appercevra aisément que nous avons eu de bonnes raisons d'en agir ainsi. Nonobstant ces omissions, si l'on examine bien ce petit dictionnaire, on y trouvera plus de personnes qu'on ne s'imaginerait pouvoir être contenues en deux volumes in-8o ; il y en a même plusieurs que l'on a oubliées dans les plus grands dictionnaires, sans en excepter celui de Moreri et l'on ose assurer qu'il y a peu de Livres qui contiennent tant de choses en si peu de paroles, ni qui puisse fournir une matière plus abondante et plus variée aux entretiens familiers et à la conversation.

Quant à la chronologie et à la manière de marquer les dates et les époques, nous avons suivi celle qui nous a paru la plus claire et la plus propre à fixer la mémoire ; c'est pourquoi nous n'avons parlé ni de période julienne, ni d'olympiades, ni de fondation de Rome, ni d'Hégire, etc. toutes ces manières de compter les années jettent de l'obscurité dans l'esprit de la plupart des lecteurs ; mais il n'y a personne qui ne sache dans quelle année il vit de l'ère vulgaire, c'est-à-dire, que nous comptons, par exemple, cette année, mil sept cent soixante ans depuis la naissance de Jésus-Christ. C'est à ce point fixe que nous avons réduit toutes les différentes manières de compter : nous marquons toujours exactement en quel temps la personne dont nous parlons a vécu, soît avant, soit après la naissance de Jesus-Christ. Par exemple, si quelqu'un veut savoir combien il y a que l'Empereur Constantin vainquit Maxence, et se déclara en faveur du christianisme, il trouvera dans notre dictionnaire que ce fut l'an 312 ; ainsi en ôtant 312 de 1760, que nous comptons cette année, il trouvera qu'il y a 1448 ans que Constantin vainquit Maxence, et qu'il fit cesser la persécution contre les chrétiens. Si, au contraire, quelqu'un veut savoir combien il y a que Tarquin le Superbe monta sur le trône, il trouvera dans notre dictionnaire que ce fut 533 ans avant Jésus-Christ, et comme nous comptons cette