Page:Lafargue - La légende de Victor Hugo, 1902.djvu/36

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prison cellulaire, le travail forcé des femmes et des enfants dans les ateliers, qui valse et minaude dans les bals de charité pour apaiser la faim des affamés, devrait reprendre le projet du général Hugo et en faire le complément de la loi des récidivistes[1].

Notes :

  1. Monsieur Belton qui a fait des recherches sur la famille Hugo, a découvert que le vieux général écrivait et rimait en diable. À sa mort il a laissé une liste de manuscrits : La Duchesse d’Alba, le Tambour Robin, l’Hermite du lac, l’Épée de Brennus, Perrine ou la Nouvelle Nina, l’Intrigue de cour, comédie en trois actes, la Permission, Joseph ou l’Enfant trouvé, etc., ces ouvrages sont perdus ou égarés. Bien que Victor Hugo ne mentionne jamais les productions poétiques et romantiques de son père, il les admirait beaucoup. Dans une lettre adressée au général, et citée par M. Belton, il parle d’une pièce qui l’a « pénétré jusqu’au fond de l’âme », dans une autre, il mentionne un poème, Lucifer qui l’a « transporté ». Si l’on ne connaissait sa piété filiale, on s’étonnerait qu’il ne se soit jamais occupé de sauver de l’oubli les œuvres « remarquables » de son père, lui qui a recueilli et si précieusement conservé ses moindres excréments littéraires, que pour leur péché d’hugolatrie, Messieurs Vacquerie, Meurice et Lefebvre sont condamnés à publier, sinon à lire.




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Chapitre 4


La révolution de 1830 désarçonne Victor Hugo, mais ne l’empêche pas de continuer, comme par le passé, à toucher ses trois mille francs de pension si honorablement gagnés. La préface des Feuilles d’Automne, publiée en 1831, le montre hésitant, il avait noué des relations avec de jeunes et ardents républicains qui, pour l’attirer, le flattaient : ainsi la Biographie des contemporains de Rabbe, dit que « Hugo avait chanté les trois jours dans les