seurs de leurs actes et paroles qui, souvent, personnifient eux-mêmes d’autres formes de cet égoïsme. Les aventures et mésaventures auxquelles les exposent leurs infirmités intellectuelles ou morales, tourneraient, le plus souvent, malgré leur apparence risible, au drame larmoyant ou même à la tragédie sanglante, si la raison imperturbable du poète comique et son expérience aiguisée des conditions fatales de la vie n’y mettaient toujours bon ordre au moment critique. C’est à ces tournants de la sensibilité, où la raillerie joyeuse et indulgente va dégénérer en quelque ironie amère et désespérée, où l’indignation et la pitié du spectateur accepteraient sans surprise la conclusion d’un dénouement douloureux, que se révèle, avec le plus d’éclat ou finesse imprévus, l’inimitable puissance de son rire ou de son sourire. C’est le coup de vent léger, c’est le clair et vif rayon de soleil qui, subitement, dispersent la menace d’orage et nous laissent tranquillement achever la route, sans nouvelle inquiétude ni mauvais souvenir.
Avec quelle promptitude ingénieuse il écarte, de suite, l’idée noire, l’image lugubre, les mots sombres de mort, meurtre, maladie, dès qu’ils se présentent, même en plaisantant ! Ah ! les anciens spadassins ou galants de la tragi-comédie sont maintenant bien reçus avec leurs tirades emphatiques d’amoureux désespérés !
Je suis un chien, un traître, un bourreau détestable….
Va, cesse tes efforts pour un malencontreux
Qui ne saurait souffrir que l’on le rende heureux.