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MOLIÈRE.

leur manquer de parole ». Mais, dès qu’il les sut prêts à jouer pour des bourgeois, Conti, « piqué d’honneur par cette manière d’agir, et pressé par Sarrazin, son secrétaire », accorda une représentation à La Grange. Pour Mme de Calvimont, naturellement, la troupe est détestable. Les hôtes du prince en jugent autrement. Il faut plusieurs jours encore d’insistances pour que Sarrazin et Cosnac, remportent la victoire. Sarrazin, amoureux de la Du Parc, qu’il veut retenir, a trouvé le bon moyen de « gagner » Mme de Calvimont. Revanche complète, alors : Molière reçoit une pension, en attendant qu’il suive à Montpellier, quelques mois après, son capricieux protecteur qui, après avoir lâché la Calvimont, s’est mis en route pour aller épouser à Paris Anne Martinozzi, nièce de Mazarin.

À Montpellier, quelques jours, Conti fait la noce, Molière joue pour les Messieurs des États. Le 6 janvier 1654, nous l’y trouvons encore, parrain d’un nouveau-né dans sa troupe, avec Madeleine de l’Hermitte pour commère. Le 7 mars, rentré à Lyon, il y baptise un enfant des Du Parc, et le 26 du même mois, un autre enfant de camarades, cette fois avec la Du Parc pour commère. C’est plaisir de voir combien la joyeuse compagnie, à travers tous ses déplacements, travaille à la repopulation. Ces actes de naissances, semés sur sa route comme les cailloux blancs du Petit Poucet, sont les plus sûrs indices qui nous permettent de retrouver ses traces. Un autre baptême, où figure encore la Du Parc, marraine infatigable, avec un de ses camarades pour compère, nous les montre en novembre, toujours à Lyon