Aller au contenu

Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Nous sommes tous mortels, dit-elle d’une voix fortement conciliante.

Enfin il soupire pour deux : « Si nous rentrions ? »

La Pleine-Lune est très, très haut, tuméfiée et couleur de poulpe.

On n’entend par la nuit, pleine de solutions ordinaires, que la crécelle radoteuse des reinettes des étangs.

— Tiens ! Qu’est-ce que c’est que ces architectures là-bas ? Ah ! oui, il paraît qu’il y a une pierre avec des symboles gravés et des conseils...

— Viens, viens, tu prendras froid.

Ils rentrent sans parler, lui accablé de responsabilités transcendantes, elle chez elle. Il songe :


Nul Absolu ;
Des compromis ;
Tout est pas plus ;
Tout est perdu.


Elle songe :


C’est le nid meublé
Par l’homme idolâtre,
Les vents déclassés
Des mois près l’âtre
Rien de passager,
Presque pas de scènes ;
La vie est si saine ;
Quand on sait s’arranger.


Ils entrent. C’est la villa envahie d’herbes folles. Façade en espaliers d’œillets bien rangés, perron de briques roses,