Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/113

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se penche sur sa tempe ; et, sur sa tempe en fièvre, avec une infernale sincérité, elle souffle :

— Enfant, enfant, enfant, connais-tu les pompes voluptiales ? Vois les bonbons de mes jeunes seins, touche comme ma chevelure d’un noir tendre est sensuelle, sens, sens un brin mes pubéreuses... Ô rancœurs ennuiverselles ! expériences nervicides, nuits martyriséennes !... Aime-moi à petit feu, inventorie-moi, massacre-moi, massacrilège-moi !

— Mais, vous divaguez ? Vous me feriez craindre pour votre...

— Ah ! pourquoi aussi me boudes-tu comme ça ! À la fin, c’est blessant !

— Je boude, parce que...

— Pourquoi ? pourquoi ? Moi, je ne demande qu’à t’aimer.

— Eh bien, parce que je déteste vos maigres hanches ! Je n’admets que les hanches larges, moi ! Elles rappellent du moins avec franchise l’esclavage des parturitions, lequel est au bout de toutes ces belles choses, après tout.

— Ne me dis pas ça ! Que t’ai-je fait ?

— Pardon ! pardon ! ne pleure pas ! C’était par méchanceté. Oh ! mais,c’est queje les adore au contraire, les hanches dures et droites !

— Bien vrai ?

— Oui, à la folie ! Il n’y a qu’elles !

— Eh bien, alors !

— C’est que, voilà ; je déteste en toi ceci, que, ayant des hanches sèches, bref anti-maternelles, tu marches cependant avec ce dandinement perpétuel de petit mammifère délesté