Page:Laforgue - Moralités légendaires.djvu/175

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l’Inde ! Je me souviens, et ne puis m’arracher de Delphes ! Oh ! furie de la flûte grêle crevant l’orage sulfureux de la fin du jour des vendanges et appelant les averses lustrales ! Thyrses, et chevelures emmêlées ? Mystères de Cyrès, mystères et kermesses, et fosse commune ! Astarté ! Astaroth ! Derceto ! Adonaï ! En rond dans la prairie déjà tiède de danses, avec tous les pensionnats des Sulamites, au charivari de toutes les flûtes salamboennes ! Tout est dans Tout !

— N’approchez pas ! Ce que je respire, moi, c’est la jalouse et nostalgique admiration des êtres et des choses heureux, pour celle qui passe, qui passe seule et bien conservée, et va vers le clair de lune des monts et dont les amours n’ont pas de lendemain, mais seulement des veilles !

— Certes, vous êtes parfaite ainsi et cette armure vous va comme un gant. Mais, pour l’automne qui vient, pauvre chérie ? Ton cœur ne respirera-t-il pas la mortalité des paysans jusqu’à en tousser du fond du cœur !

— Je me blottirai dans un terrier que nous avons en Hyrcanie et n’en sortirai Hoyotoho ! que pour me rassasier Hoyohei ! à travers la manne sereine de la tombée des neiges !

— Oui, sans doute, l’automne est encore loin ; reviendra-t-il, même ? Mais, que la présente nuit d’été est pleine ! Ô Syrinx, je ne puis m’en aller comme cela ! Je ne puis t’oublier après ce jour, ô consolatrice de mon génie trop tout ! Oh ! tout est dans Tout, pourtant ! Et vous ne me ferez pas croire que vous êtes au-dessus ?... Voyez, déjà, ces éclairs de chaleur !... Astarté ! Adonaï ! Dieu le veut !