Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/123

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lent sur leurs pattes de devant, au commandement de leur carnac. Imaginez un peu ma joie lorsque j’ai parcouru la ville et la banlieue d’Hiderabad, porté avec mes compagnons sur le dos d’un de ces dociles et puissants pachydermes. Dans les rues encombrées d’enfants qui prenaient leurs ébats du soir, l’intelligente bête avait soin de laisser fuir ce petit monde, avant de poser ses énormes pattes et, en longeant le jardin emmuré d’un rajah, c’est-à-dire un puissant seigneur, l’éléphant a cueilli quelques fleurs avec sa trompe et nous les a apportées, en obéissant à la voix du carnac.

28 mars. — Dans les rues, nous voyons des tisserands, des potiers, des ouvriers en cuivre, qui travaillent à l’ombre de quelque grand arbre. Ceux qui peignent des gazes, des cotons fins, appliquent de la couleur avec une rapidité et une adresse étonnantes ; il est extrêmement curieux de voir les femmes s’emparer ensuite de ces légers tissus multicolores et les agiter au vent, afin de les faire sécher.

5 avril. — « Qui a beaucoup vu doit avoir beaucoup retenu », dit le proverbe. J’avoue cependant qu’il me faudrait creuser longtemps mes