Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/124

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souvenirs pour rapporter fidèlement tout ce que j’ai vu de neuf, d’étrange, de remarquable, depuis notre entrée en ce pays. Ce que je puis affirmer, c’est que il y a des populations nombreuses et qu’elles sont variées par leur origine, leur physionomie et leurs mœurs. Les deux tiers de la population de l’Inde sont des Hindous, pratiquant le culte des brahmes, ou qui sont simplement idolâtres ; l’autre tiers se compose en grande partie de musulmans, qui habitent le nord-ouest du pays. Les chrétiens se trouvent au Bengale et dans les ports de mer. Quant aux nationalités elles sont nombreuses et se divisent en un nombre incalculable de castes.

L’Inde est une colonie britannique peuplée de deux cents millions. Les Anglais sont maîtres de ce pays, où ils ont construit des chemins de fer et augmenté les travaux d’irrigation ; mais ceux-ci sont encore bien insuffisants, parce que la famine continue de ravager les populations. La plupart des fonctionnaires sont des Anglais. Il y a, disséminée sur divers points du pays, une armée hindoue de trois cent mille hommes, encadrée par un petit nombre d’officiers britanniques parfaitement entraînés, mais pleins de morgue.

9 avril. — Le pays, ses habitants, ses productions, son architecture, ne sont plus les mêmes que dans l’Inde humide. Ici, en l’Inde occidentale, la sécheresse domine. Dans chaque centre de population on trouve des mosquées aux délicats panneaux de pierre ajourée : vraie dentelle de marbre ou d’onyx. Mais comme c’est froid, ces dalles où l’on marche en chaussettes et la tête couverte d’un turban.

12 avril. — De nouveau en pleine campagne, au pays de la sécheresse. Nous approchons des