Page:Lagacé - Mon voyage autour du monde, 1921-22.djvu/49

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prit un chargement de fourrures qu’il devait amener vers Montréal. Sur le chemin de retour, le navire périt de façon si inopinée que l’on n’entendit plus jamais parler de son épave ni de son malheureux équipage. Quant à Cavelier de la Salle, il avait poursuivi sa route dans l’intérieur du continent, pour aller immortaliser son souvenir en osant descendre le Mississipi jusqu’à ses bouches. Plus d’un siècle allait se passer avant que la navigation à vapeur vînt régner sur les grands lacs ; c’était en 1817.

Lorsque nous fûmes parvenus vis-à-vis l’entrée de la baie Géorgienne, mon père, s’aidant d’une carte, me montra la route longue, épuisante et pleine de dangers que suivaient les missionnaires des Hurons, les « coureurs de bois » du 17e siècle, et plus tard les « voyageurs des pays d’en-haut ». C’étaient l’Outaouais, le lac Nipissing, la rivière des Français et la mer Douce, ainsi que l’on appelait alors la baie Géorgienne et le lac Huron. Les canots d’écorce, naviguant à la file,