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RECHERCHES SUR LA NATURE

quels qu’ils soient, les équations suivantes :

dont le nombre sera encore et la dernière sera exprimée par

Il est visible que toutes ces équations sont entièrement semblables à celles que nous avons trouvées pour les mouvements des corps élastiques, et qu’il n’y a qu’à faire , pour qu’elles deviennent tout à fait les mêmes ; d’où il s’ensuit que les deux problèmes qui y répondent sont de même nature, et qu’en en résolvant un on résout l’autre en même temps.

10. Imaginons que le nombre des corps, dans l’un et dans l’autre cas, augmente à l’infini et que leurs masses diminuent en même raison : les globules rangés en ligne droite formeront des fibres élastiques, telles qu’on peut les concevoir dans l’air commun, et la corde tendue deviendra une corde uniformément épaisse dans toute sa longueur, comme le sont les cordes de musique ; le même rapport subsistera donc encore entre les oscillations des parties de l’une et de l’autre : par conséquent, la théorie des mouvements des cordes étant connue, on pourra par une simple application en déduire celle des mouvements de l’air qui produisent le son. Ces deux problèmes sont donc liés entre eux, non-seulement par leur nature même, mais encore par les principes d’où dépendent leurs solutions. Comme la matière des vibrations des cordes a déjà été traitée par de grands Géomètres, il sera à propos de rappeler ici en peu de mots les principales méthodes qu’ils ont imaginées pour cela. J’entrerai dans ce détail d’autant plus volontiers que ces Auteurs sont peu d’accord sur