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PRÉFACE 175
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qu’on eût pu l’y trouver si nous ne savions qu’on peut tout découvrir, avec de certains yeux, dans le vague d’un texte lointain et souvent obscur.

Il faut parcourir dans la savante traduction de M. Reuss[1], si sévère et précise, et, que nous avons avec respect suivie d’aussi pris que possible, la table synoptique des différents sens prêtés par les traducteurs au Cantique, pour apprendre ce que peut se créer d’illusions même un cerveau de philologue.

M. Marius Fontane[2], qui a longtemps vécu avec l’Orient et en Orient, voit dans ces petits poèmes des chants de harem. C’est les rapprocher, comme nous l’avons fait, de la poésie populaire. Mais si nous croyons volontiers que ces chansons d’amour soient souvent entrées au harem, nous ne pouvons croire qu’elles y soient nées. Ce sont pour nous des plantes ou des fleurs trop vivaces pour n’avoir pas germé et poussé dans le plein air, sous le grand ciel et le soleil d’Orient[3].

  1. La Bible de Éd. Reuss. Libr. Sandoz et Fischbacher, 1789.
  2. M. Fontane aussi devrait publier sa traduction du Cantique, dont nous connaissons des fragments excellents et très pittoresques.
  3. Notre opinion sur le Cantique est partagée par deux hommes dont on connaît le sens critique très fin, très pénétrant et prudent, et la science parfaite de la poésie populaire, M. Gaston Paris et M. Darmesteter. Comparer du reste les chants arabes recueillis par le général Daumas. (Le grand Désert et la vie Arabe.) 2 vol. chez M. Lévy.