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Page:Laisant - L’Éducation de demain.djvu/15

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été faites, des hommes très patients et très habiles sont parvenus à donner à ces faits une grande chance de véracité. On s’en tiendra du reste aux grandes lignes, aux événements considérables, en essayant de montrer leur enchaînement quand la chose est possible, mais en prenant toujours la forme anecdotique, simple, et éclairée le plus possible par les images, les projections, etc.

Dans cet ordre d’idées, le premier enseignement pourrait s’intituler : Initiation à l’histoire des sociétés humaines. Depuis l’époque des cavernes jusqu’au xxe siècle, on montrerait comment ont successivement vécu, comment se sont groupés, comment ont évolué les animaux bimanes qu’on appelle les hommes. Il y aurait besoin, dans cet aperçu rapide, de prononcer très peu de noms propres, de signaler à peine les grands crimes que sont les guerres, et les grands scélérats qui les ont commis. C’est plus tard seulement que l’enfant a l’esprit droit, dont la conscience n’aura pas été comme aujourd’hui systématiquement déformée, prendra, au simple récit des faits, l’horreur des scélérats, des fléaux de l’humanité que glorifient les monstres universitaires, et auxquels les nations imbéciles ont élevé des statues, qu’il faudra réunir plus tard dans un musée spécial.

Une fois l’enfant arrivé à l’âge de huit ou neuf ans, il y aurait lieu de l’initier à l’histoire des mythologies, en insistant sur celles que nous connaissons le mieux, la mythologie grecque et la mythologie juive, puis chrétienne. On lui montrerait de quelle manière naissent et meurent les religions, comment elles évoluent, comment, à côté, progressent les connaissances humaines et s’accroît en nombre et en importance la somme des vérités découvertes.

Socrate, Hypathie, Galilée par exemple, peuvent fournir matière à des récits qui n’ont pas besoin de longs commentaires pour laisser dans l’esprit de l’enfant une trace durable et bienfaisante.

On dira peut-être que c’est là un enseignement antireligieux. Nous l’avouons sans honte. Les religions, et plus spécialement ce qu’on appelle de nos jours « la religion », représentent l’absurdité, l’exploitation de la bêtise et de la peur ; elles distribuent la mort, et nous