Aller au contenu

Page:Laisant - Pourquoi et comment je suis boulangiste.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

y avait simplement la manifestation d’un entrain patriotique dont tout bon Français ne peut que se féliciter.

C’était d’autant plus significatif que ce spectacle ne nous avait pas été donné depuis longtemps. Est-il donc impossible que des membres de la Droite, en présence d’un pareil état de choses, aient pensé que le moment pourrait être bon pour utiliser à leur profit cette bonne volonté mise au service de la patrie, pour employer les forces de la France contre la France elle-même, pour renouveler enfin l’un de ces attentats qui sont des crimes, mais que les monarchistes ne considèrent pas comme des crimes, lorsque le succès couronne l’entreprise ?

Il est infiniment probable que les tentatives faites alors eurent lieu sous forme de conversations insidieuses, ne donnant nulle prise à une réplique péremptoire, c’est-à-dire à l’incarcération immédiate des coupables. On procéda, sans doute par allusions, par insinuations enveloppées sous des formes de langage plus que courtoises, aimables même jusqu’à l’exagération, et ne pouvant attirer d’autre réponse, de la part d’un homme sensé, qu’un sourire de pitié accompagnant une mise à la porte polie.

Si les choses se sont ainsi passées, et tout porte à le croire, sans quoi le revirement d’opinion de la Droite serait inexplicable, il s’ensuit que la perte du ministre de la guerre a été résolue dans l’esprit des monarchistes, du jour où ils eurent bien constaté qu’il refuserait d’obéir à leurs conseils criminels et qu’il ne se prêterait jamais à un coup d’Etat. Si bien qu’il a contre