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du vieux temps

Tantôt c’est un berger qui dit à l’un de ses camarades, avec lequel il se rend près du petit Naulet :

Colin, au milieu de la nuit,
Je vois le soleil qui reluit ;
Il semble que tout reverdit… ;

Tantôt c’est un chœur de bergers qui chante :

Allons, sans plus attendre,
Voir le Sauveur dans son berceau ;
Hâtons-nous de nous rendre
Près du soleil nouveau…

Ici, un ange interpelle un berger qui dort, en ces termes :

Berger, tu dors hors de saison,
Le soleil de la grâce
Vient briller sur ton horizon… ;

Là, c’est le Jour qui dit à la Nuit :

Ô Nuit !…
Puisque le souverain maître
Dont j’emprunte ma clarté,
Dans ton sein a voulu naître,
Vante ta félicité… ;

Plus loin, on chante :

Trois Rois, avec grand appareil,
Ont, d’une foi profonde,
Adoré ce divin soleil
Qui vient sauver le monde…

Cesse de paraître,
Saison des frimas,
Puisqu’un Dieu va naître,
Tout change ici-bas.

Sol novus est le nom que porta longtemps le 25 décembre, parce que cette date indiquait le terme de la révolution solaire et le début d’une nouvelle période. De là le nom de Noël, que l’on prononça d’abord Novel, puis Nouel, comme cela a lieu encore en Berry, et enfin Noël. (Voy. la note de la p. 47.)

Il nous paraît impossible de ne pas induire des différentes coutumes qui précèdent que nos cornabœux ou pains cornus,