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Page:Lamairesse - Kama Sutra.djvu/17

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Encore aujourd’hui, c’est le sivaïsme qui domine à Benarès, la ville sainte et savante par excellence.

Plusieurs passages du Mahabarata ont trait au culte de Siva et du linga ; les Épopées, bien que Vichnouvistes, supposent une prépondérance antérieure du culte de Mahadèva (le grand dieu, Siva, l’être existant par lui-même).

Dans les premières légendes bouddhistes, le Lalita-Vistara, par exemple, Siva vient immédiatement après Brahma et Çakra (Indra). On sait qu’il y a toujours eu grande sympathie et nombreux rapprochements entre le bouddhisme et le sivaïsme, sans doute parce que ce dernier était très rationna liste et presque monothéiste, tandis que le vishnouvisme représentait le panthéisme et l’idolâtrie. Le sivaïsme est resté longtemps la religion professionnelle des Brahmes lettrés.

Il y a maintenant dans le sud de l’Inde une secte spiritualiste qui prétend professer le sivaïsme primitif. Elle a eu pour interprète Senathi Radja dans son livre : « le sivaïsme dans l’Inde méridionale. »

Le sivaïsme, dit l’auteur, paraît être la plus ancienne des religions ; l’ancienne littérature dravidienne est entièrement sivaïste. Agastia est le premier sage qui à enseigné le monothéisme sivaïste, bien avant les six systèmes de philosophie hindoue, en le fondant à la fois sur les Vedas et sur les Agamas, écrits qui n’ont jamais été traduits dans aucune langue européenne. Voici le résumé de la doctrine monothéiste :

« Tout est compris dans les trois termes : Dieu, l’âme, la matière.

Issouara ou Siva ou Dieu est la cause efficiente de l’univers, son créateur et sa providence.

Siva est immuable, omnipotent, omniscient et miséricordieux, il remplit l’univers et pourtant il en diffère.

Il est en union intime avec l’âme humaine immortelle, mais il se distingue des âmes individuelles qui sont inférieures d’un degré à son essence. Son union avec une âme devient manifeste quand