n’avoir été dans l’origine que la lutte des génies bienfaisants hiérarchisés sous un chef Ormuzd contre les génies malfaisants hiérarchisés sous Ahriman, et Zoroastre est venu enseigner la suprématie ou le triomphe d’Ormuzd et la défaite définitive d’Ahriman. Les légendes brahmaniques renferment les récits d’une lutte semblable entre les Dévas et les Assouras. L’antagonisme des démons se prolonge jusqu’à nos jours dans le Bouddhisme ; mais ils sont subordonnés aux Bouddhas. La croyance aux génies est encore aujourd’hui la plus vivace des croyances de l’Extrême-Orient, et elle tient une grande place dans les religions sémitiques. L’Animisme ou le Démonisme paraît donc avoir été, bien plutôt que le fétichisme, le point de départ des religions de l’Orient et le premier degré du polythéisme.
Le second degré fut la déification des objets semi-tangibles, les fleuves, les montagnes, la terre, la mer. Les derniers par leur immensité touchaient déjà à l’infini et formaient la transition entre les dieux mineurs et les dieux majeurs, c’est-à-dire les dieux intangibles, les astres divers et enfin dans son ensemble le Ciel, l’image de l’infini et le révélateur du Dieu unique, le Dieu Unique de la Chine essentiellement réaliste.
À mesure que l’homme domptait la nature et conquérait la sécurité et une existence meilleure, son cœur s’élevait aux sentiments altruistes ; sa reconnaissance s’éveillait pour les bienfaits reçus, pour les divinités favorables. Dès qu’il atteignit la civilisation pastorale essentiellement