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douce, et même un peu contemplative, il aima dans la famille et dans l’univers.

Il connut la Piété ; « la piété d’Abel était chère au Seigneur ». Ce fut la seconde phase de l’adoration ; déjà dans celle-ci entre l’amour qui, de nos jours, en constitue l’essence.

La vie pastorale se prêtait à l’observation des grands phénomènes naturels qui dépendent des lois astronomiques et de l’action solaire. Le caractère presque toujours bienfaisant de cette action et sa toute puissance frappèrent d’abord les peuples pasteurs et ensuite les peuples agriculteurs. De là les religions dans lesquelles le Soleil (ou le Feu) joue le rôle principal et que nous appellerons les religions solaires. C’était la physiolatrie avec la hiérarchie des grandes forces naturelles, le polythéisme montant toujours pour s’élever de plus en plus vers le monothéisme[1].

Dans tout cela, la conduite de la vie n’entrait pour rien. Les dieux n’étaient que des puissances arbitraires. L’idée de justice n’était alors que celle d’une réciprocité nécessaire ou la crainte du ressentiment d’autrui. La morale, application de cette idée, était tout à fait en dehors de religions qui n’avaient point encore conçu l’absolu divin duquel seul on peut, théologiquement, faire dériver l’absolu moral, le juste absolu.

  1. Nous faisons, dans cette genèse, complètement abstraction du peuple de Dieu et de la Terre Sainte, et nous ne raisonnons que sur les nations qui n’ont point reçu la révélation de Moïse.