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dans les descriptions poétiques des enfers. Les sages de la Grèce avant Socrate qui s’inspiraient de l’Égypte ont écrit qu’il faut enseigner aux hommes le dogme de l’immortalité de l’âme, non à cause de sa certitude, mais pour son utilité !

Ces considérations sur un dogme qui constitue l’essence du Brahmanisme et du Bouddhisme nous ont fait dépasser le premier âge des religions, celui de l’adoration spontanée.

À la fin de cet âge, les nations avaient grandi et formaient de vastes et puissantes communautés. Le culte public et le sacerdoce s’étaient partout constitués. Chez les peuples où dominait la politique ou bien le sentiment patriotique comme les Chinois, les Grecs et plus tard les Romains, le culte et le sacerdoce étaient subordonnés aux institutions et aux chefs politiques. Chez ceux où dominait au contraire le sentiment religieux, les chefs politiques et la société obéissaient à une théocratie ; tel fut le cas de l’Inde et jusqu’à un certain point de l’Égypte. L’Iran, les Médo-Perses, paraissent avoir été dans une situation intermédiaire. Mais partout la politique et la religion étaient mêlées et on ne distinguait point le domaine de l’une de celui de l’autre. Ce fut l’âge social et politique des religions. Alors elles tracèrent des règles pour la conduite de la vie et mirent une sanction, ainsi que nous venons de le dire, à chacune de ces règles ; mais elles s’inspirèrent alors uniquement du but social et politique à atteindre et non des principes de l’éternelle justice ;