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confère la sainteté, dogme qu’ont admis toutes les écoles indiennes ou issues de l’Inde. Il condamnait comme inefficaces le sacrifice et la plupart des pratiques ; « seule la Bodhi pouvait procurer la délivrance de la triple douleur ».

Après lui, Kanada formulait les règles de la logique et éclairait la philosophie au flambeau de la science de la nature. Les philosophes, les théosophes et les ascètes, se séparaient de plus en plus des théocrates qui rivaient le peuple à la superstition et à l’abjection. De nombreuses écoles livrées à la recherche et au culte de la Bodhi établissaient nettement la distinction entre la perfection morale et l’obéissance aveugle à la loi écrite ou à la coutume. La rétribution des œuvres devenait ainsi la sanction de la conformité des actes à la morale et à la loi du perfectionnement de soi-même, il était fait de plus en plus abstraction des castes.

Il est évident qu’il régna alors dans l’Inde une grande activité intellectuelle dont le mouvement se propagea au loin, soit par des ascètes nomades et mendiants ou des chefs d’école voyageurs, soit par les rapports fréquents que la Perse et l’Égypte avaient certainement alors avec l’Inde, car les communications maritimes avec l’Égypte étaient faciles alors comme aujourd’hui, même sur de faibles embarcations. Ce fut la première éruption de la Bodhi indienne. On en trouve certainement la trace, en Chine dans la religion de Lao-tse, en Grèce dans les doctrines des Sages et surtout de Pythagore et peut-être en Judée dans la secte des Esséniens et jusqu’en Gaule