Page:Lamairesse - L’Évolution religieuse et le bouddhisme.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

chez les Druides. Ainsi se préparait un troisième âge où la religion dégagée de son union intime avec la politique devait avoir une existence propre, séparée, indépendante des limites et du régime social des états divers et dans laquelle les idées et les sentiments altruistes devaient occuper la place principale. C’est ainsi, ou du moins à très peu près, que s’était constitué le Mazdéisme qui avait réuni à la piété, la morale et même l’hygiène, mais qui parait avoir été plutôt une religion positive que de théosophie et de prosélytisme.

Dans l’Inde brahmanique, il n’y avait point d’enseignement moral pour le peuple conquis, les Soudras soumis aux Aryens ; la doctrine de la transmigration condamnait la caste servile à une dégradation irrémédiable et ne lui laissait pour lot que l’oppression, la misère et l’immoralité. Les deux castes Aryennes, les Kchatrias et les Vessiahs que la caste Aryenne supérieure, les Brahmes, s’était subordonnée, profondément blessées dans leurs droits anciens et dans leur amour-propre, étaient aussi bien que les Ascètes et les Écoles philosophiques, opposées à l’asservissement général. La doctrine des Avatars ou incarnations de Vichnou pour punir et régénérer le monde, avait préparé les Indous à l’idée de réformateurs et de rédempteurs. L’exemple des Saints et des Sages possédant la Bodhi qu’ils enseignaient ainsi que les moyens de la délivrance, et qui, sans doute, prirent ou reçurent de bonne heure le nom de Bouddhas (éclairés) dut mettre l’Inde dans l’attente de sauveurs s’élevant parmi ces Ritchis, ces