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infinie pour tous les êtres, Bouddha avait fondé une religion universelle qui devait se propager et se conserver dans l’Extrême-Orient, partout où l’état économique et social permettait l’entretien et le maintien du corps religieux. Le célibat religieux sans vœux perpétuels, a été d’abord le moyen le plus puissant de propagande du Bouddhisme, puis la cause de ses pertes et de sa décadence. Dans l’Inde, l’état religieux fut embrassé principalement par l’élite de la population convertie au Bouddhisme, les deux castes Aryennes des Kchatryas et des Vaissyas opposées aux Brahmes et même, dans l’origine, par un certain nombre de Brahmes qui ne vivaient point du sacerdoce. En quelques siècles le célibat dévora cette élite, tandis que la caste des Brahmes se maintenait vivace par l’hérédité et le gain et affermissait par la superstition son influence sur la caste servile. Bientôt les Viharas (couvents) bouddhistes se dépeuplèrent faute de moyens de se recruter et de vivre ; le corps religieux se réduisit, s’abaissa et s’éteignit graduellement et avec lui la foi bouddhique dans l’Inde. Le Bouddhisme a également disparu des pays conquis par les Musulmans, parce que ceux-ci absorbant tout le revenu de ces pays, les habitants privés du nécessaire cessèrent d’entretenir les religieux bouddhistes qui avaient échappé au massacre. En Chine et dans l’Annam, le célibat des Bonzes est le principal grief contre le Bouddhisme et la cause de sa déconsidération.

C’est dans les royaumes de Siam et d’Assam et surtout