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antérieurs de l’Inde. Le défaut de cette généralité annihilante était singulièrement réduit, même dans le Bouddhisme primitif, par la très grande prééminence que Bouddha attribuait à l’homme sur le reste des êtres. La miséricorde infinie des Bouddhas et Boddhisattvas formant une suite de rédempteurs ou d’intercesseurs bienfaisants, c’était déjà presque une Providence tutélaire et sans cesse agissante ; la compassion, la bienveillance sans bornes recommandées comme les premières vertus bouddhiques, c’était presque la charité telle que le christianisme l’a pratiquée ; c’était du moins un développement des sentiments altruistes aussi grand que le comportait la nature des races de l’Orient bien inférieures par le cœur à celles de l’Occident.

Cette partie de l’enseignement du maître qui était complètement nouvelle fut celle qui tint le moins de place dans sa prédication où il s’appuyait surtout sur les principes dont étaient déjà imbus ses auditeurs. Elle n’en fut point tout-à-fait absente, car Bouddha, n’avait point, comme les Brahmes, fait de ses dogmes essentiels un secret confié uniquement à un très petit nombre de privilégiés.

Mais il devait développer beaucoup son enseignement dans les instructions et conférences qu’il faisait à l’élite de ses religieux et ces développements devaient nécessairement porter principalement sur les parties de sa doctrine tout-à-fait nouvelles ou qui n’entraient point dans les idées les plus généralement reçues jusqu’alors. C’est là sans doute ce qui a permis à plusieurs sectes de prétendre,