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nullement la conserve pour éviter le scandale. Tous deux ont intérêt à ne pas divorcer.

Un grand nombre de filles sont vendues par leurs parents (et quelques femmes par leurs maris) comme esclaves ; mais cet esclavage n’est que temporaire, puisque le propriétaire est obligé de leur trouver un mari dont elles suivent la condition.

L’infanticide des filles est commun dans le Fo-kien et dans plusieurs des districts surpeuplés des environs d’Amoï, à cause de la misère des parents. Les mandarins le tolèrent tout en le blâmant dans leurs proclamations.

L’exposition des enfants devant les asiles est une pratique fréquente chez les Chinois pauvres de certaines provinces ; des voyageurs l’ont, à tort, crue générale, ayant été trompés par la vue de nombreux cadavres d’enfants charriés par les fleuves qui servent de sépulture, mais non de tombeau, aux enfants des pauvres, comme aux esclaves et à tous ceux auxquels on est dispensé de faire des funérailles.

Toutefois l’exposition des enfants est punie par la loi lorsque l’enfant meurt et que les parents sont connus ; en outre l’Etat, et des personnes charitables ont institué des asiles où l’on reçoit les enfants nouveaux-nés des pauvres. Certaines familles pauvres vendent leurs enfants aux missionnaires sachant qu’ils seront mieux soignés par l’œuvre de la Sainte-Enfance que dans les asiles publics.

On peut juger par leurs proverbes du cas que les Chinois font des femmes et de ce qu’est chez eux l’esprit de famille : « Le frère aîné et le frère cadet sont comme les mains ou les pieds (de l’homme), l’épouse comme son vêtement. Si le vêtement est déchiré, on peut le remplacer par un autre. Mais si la main et le pied sont brisés, il est difficile de les remettre. »

« Si la discorde se met dans les familles, c’est d’ordinaire la femme qui en est la cause. »

6. État social.

Il n’y a point de castes en Chine et l’esclavage y est fort doux ; tous les historiens et les voyageurs s’accordent à reconnaître que nulle part les esclaves n’ont été traités