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Page:Lamairesse - L’Inde après le Bouddha.djvu/32

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ses vies antérieures constituent un enseignement analogue à celui des paraboles de l’Évangile. La morale et la métaphysique ne sont point présentées systématiquement.

Il y a une série de Soutras qui confirment les dogmes du Vinaïa : par exemple, le Soutra précieux pour les Biskous ; le Soutra sur la moralité ou les vieux ; le Soutra sur les cinq péchés ; et autres.

Ainsi un Soutra se borne à comparer les bons Biskous à un troupeau de moutons et les mauvais à un troupeau d’ânes.

Viennent ensuite la série des Soutras qui commentent les dogmes ; l’un démontre par l’exemple du bois l’existence de la vie future ; dans un autre, on explique brièvement qu’il faut renoncer au monde, nettoyer l’œil de l’esprit et purifier les souillures ; un troisième parle de l’influence des œuvres. Ce qu’il y a de remarquable, c’est que ces Soutras procèdent non point par déduction mais par analogie, par des rapprochements avec les objets physiques ou les mœurs générales. Une des dénominations de l’École des Çaoutrantikas fondée par Outtara fût : « Ceux qui démontrent par des exemples ; » nous avons vu que c’était la méthode de Bouddha.

Sans les lier en rien à sa Théorie, Gautama admettait en fait dans sa prédication les dieux du jour, mais comme des êtres soumis à la mutabilité dans des durées immenses (c’était admis par les Brahmes) et subordonnés aux Bouddhas et même au pouvoir surnaturel des Parfaits, (d’après les Brahmes, des pénitents extraordinaires pouvaient détrôner les dieux). Il n’est jamais question dans les premiers Suttras, de la conception brahmanique de l’Être préexistant par lui-même. Ce qui prouve bien que la doctrine était, comme on le dirait aujourd’hui, l’homme fin en soi.

Les divinités que l’on rencontre dans les Suttras simples sont Narayana (Vichnou), Siva, Varuna, Kouvéra, Brahma ou Pitamaka, Çakra, ou Vâsava, Hari ou Djanardana, Viçvakarna, Indra ; sans compter les divinités inférieures les Nagas, les Assuras et enfin les génies bons et mauvais qui apparaissent à chaque instant, preuve que la croyance aux génies était-très répandue dans les états où eut lieu la prédication, de même qu’elle l’était dans tous les pays bouddhistes hors de l’Inde.