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CHAPITRE III
ZÈLE DU ROI. LÉGENDE DE VITHAÇOKA

Le roi ordonna que ces édits qui étaient de véritables instructions morales seraient lus au peuple tous les 4 mois au moins par l’Assemblée des Religieux, et, dans l’intervalle par un seul Religieux isolément de telle sorte, que le peuple les sût par cœur. Un édit prescrivait une confession générale tous les 5 ans et enjoignait d’y procéder sans déranger le peuplée de ses travaux. Par là fut établie, en ce qui concerne les laïques, la règle de la confession et elle eut le caractère d’une fête quinquennale, à la fois d’expiation et de bienfaisance, qui a été vue et décrite par le pèlerin Chinois Hiouen-Thsang. Inutile d’ajouter que dans ces termes, elle n’était nullement une direction de conscience ; elle n’était même pas exclusivement bouddhiste.

Pour diminuer, le prestige des Brahmes dont l’influence lui portait ombrage, sans rompre ouvertement avec eux, Açoka témoignait en toute occasion et voulait qu’on témoignât un respect sans limites aux Religieux Bouddhistes. Chaque fois qu’il en rencontrait un, il se prosternait devant lui. Son ministre Yacas, quoique converti lui-même, lui représenta qu’il avilissait la dignité royale, en mettant sa tête aux pieds de mendiants sortis de toutes Castes. Quelques jours après, le roi le chargea de faire vendre des têtes d’animaux et une tête humaine et de lui dire les prix de vente. Yakas ne trouva pas d’acheteur pour la tête humaine. Pourquoi ? lui demanda le roi.

Parce qu’elle est un objet sans valeur. Est-ce que toutes les têtes humaines sont sans valeur ? interrogea encore le