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priation à la doctrine, son affectation au fondateur de la secte sont un fait très ancien, un développement et comme une croissance spontanée qui représente la part de la création religieuse et qui se concilie parfaitement avec la vaste popularité que conquit rapidement la religion nouvelle (revoir la note 1).

Le puissant essor du Bouddhisme à son origine ne s’explique que par l’impulsion qu’il reçut d’une agitation plus générale dont il prit la tête, et par la collaboration latente, mais active, d’instincts religieux puissants jusque-là mal satisfaits.

Tout ce qui, dans cette citation, suit les lignes en italique, M. Senard l’a établi parfaitement[1]. D’ailleurs Burnouf est d’accord avec lui sur l’antiquité des Pouranas et par conséquent du courant religieux, jusqu’à un certain point populaire, auquel ils correspondent.

  1. Voici la partie la plus probante de sa démonstration :

    « À Bharuth, parmi les fragments existants, nous trouvons un relief qui représente l’incarnation de Buddha dans le sein de Maya sous la forme d’un éléphant.

    Le même monument démontre, par vingt exemples, figures et inscriptions, que le rôle de l’arbre et de la roue dans la légende avait dès lors acquis son entier développement (l’arbre se retrouve dans beaucoup de représentations brahmaniques).

    Dès lors les Bouddhas antérieurs tiennent leur rang dans le culte ; la légende typique est donc déjà établie. Comment en être surpris lorsque l’on constate que les Jatakas étaient, dès cette époque, en possession de toute leur popularité (voir). Nombre de scènes témoignent que, au temps où remontent les sculptures de Bharuth, on avait déjà transporté expressément au Bouddha une foule de contes populaires indifférents et dispersés. Les mêmes reliefs nous le font voir allant évangéliser les deux et descendant du séjour des Trâyastrinças sur l’échelle de Samkacya.

    La multiplication des Bouddhas terrestres remonte très haut ; ils sont mentionnés dans le Bouddha Vamsa, livre du canon pali, c’est-à-dire du canon le plus ancien et nombre des Bouddhas précurseurs figurent dans les bas-reliefs de Bahruht, chacun avec son arbre de Bodhi, avec son castra.

    Les Buddhas successifs représentent des incarnations de Mahâpuruscha ; on ne peut les isoler du système des incarnations Vichnouvistes. »