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pères, tant que vous resterez unis, que vous continuerez à tenir régulièrement des réunions, à vous accorder dans vos décisions principales, évitant d’imposer l’obligation là où il n’y a pas de précepte, mais observant avec ferveur tous les commandements et avec ponctualité toutes les règles de votre profession, surtout la continence et l’obéissance à vos supérieurs. Aimez la retraite et la solitude, gardez la tradition des rites et cérémonies de la Loi. Accueillez les religieux qui peuvent venir dans vos monastères converser avec vous pour vous éclairer mutuellement. Évitez avec grand soin d’être satisfaits de vous-mêmes, de vos discours et de vos actions et de vous enorgueillir du nombre de vos auditeurs. Fuyez les mauvaises compagnies et appliquez-vous sans relâche à la science et à la vertu. Par là vous gagnerez le respect de tous et vous ne tomberez dans rien de bas ou de contraire à votre sainte profession. »

L’année suivante Bouddha visita la ville de Patalipoutra que le roi fondait sur le Gange. Comme on cherchait une barque pour lui faire traverser le fleuve, il dit : « La pratique des devoirs est l’esquif sur lequel on traverse la mer des passions ; celui qui l’a franchie est un Arrhat et il peut sans bateau passer les rivières[1].

2. Dans ce voyage, un Rahan et une Rahanesse vinrent à mourir. Ananda demanda au maître quel était leur sort.

« Le Rahan », répondit Bouddha, « a seul atteint le Nirvana ; quant à la Rahanesse, avant d’entrer dans cet état, elle doit aller dans un des sièges des Brahmas où elle prendra le sexe masculin. »

Tout en relevant la femme, Bouddha avait cru sage d’affirmer la supériorité de l’homme. Aussi, dans tous les pays Bouddhistes, les femmes témoignent du respect à leurs maris.

Quand il fut de retour, Apalika, mère du médecin Dezwaka, courtisane fameuse par son esprit et ses talents autant que par sa beauté, fut touchée par la prédication

  1. Dans cette partie de son cours, le Gange fortement réduit par des saignées pour les irrigations qui paraissent être fort anciennes est guéable sur plusieurs points une grande partie de l’année ; le chemin de fer le traverse dans cet emplacement sur un pont en fer très remarquable.