de Bouddha et l’invita à venir avec ses disciples prendre sa nourriture chez elle. Bouddha, pour lui tenir parole, refusa une invitation semblable qu’il reçut presque dans le même temps, des princes du pays. Apalika offrit son habitation avec le magnifique verger qui l’entourait à Bouddha qui accepta avec empressement.
Dans l’Inde comme dans la Grèce, les courtisanes de renom occupaient un rang distingué. Aujourd’hui même les Bayadères sont les seules femmes auxquelles il soit permis d’être aimables et d’avoir quelques talents.
Comme la fornication n’est point un péché aux yeux des Bouddhistes aussi bien que des Brahmanistes, il existe une grande facilité de mœurs en dehors du corps Religieux ou des familles des Brahmes Grahastas. La foi conjugale est bien mieux gardée chez les Bouddhistes, mais le divorce s’y pratique avec une étonnante facilité.
Bouddha fut dans cette même année atteint d’une maladie très douloureuse, mais sachant ses disciples très inquiets, il la surmonta par l’extase[1] et se montra hors du Vihara. Ananda s’étant présenté à lui accablé de chagrin, Bouddha lui dit :
« Pourquoi les Rahans se tourmentent ils à mon sujet ? Ce que j’ai prêché ne dépend pas de ce qui est en moi. Si, hors de moi, il n’y avait personne pour enseigner, ma prédication serait parfaitement inutile. La puissance de l’extase maintient seule mon enveloppe terrestre, et j’éprouve toute la joie de la délivrance. Quant à mes disciples, ils ne doivent compter que sur eux-mêmes et se réfugier dans la Loi qui est le seul refuge. Une attention constante, une réflexion profonde, la sagesse et la méditation sur les éléments périssables de ce corps leur donneront la force nécessaire.
Peu après il perdit ses deux plus grands disciples Çaripoutra et Maukalan, le premier par une mort naturelle, le second par un guet-apens.
3. Çaripoutra sentant sa fin prochaine prit congé de Bouddha et fit ses adieux aux Rahans leur demandant pardon de toute offense qu’il aurait pu leur faire. Puis il
- ↑ Toutes les écoles Indiennes ont cru à ce privilège de l’état extatique, principalement celle de Patanjali.
