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Les rois de Radzagio se plurent à établir à Nalanda des couvents d’une destination particulière appelés Sangaramas ou lieux d’assemblées, qui formèrent un grand foyer de science bouddhiste renommé dans toute l’Inde et où vint étudier le pèlerin Chinois Hiouen Tsang. On y voit encore aujourd’hui un grand monastère et cinq plus petits, tous dans une même enceinte représentée actuellement par une rangée de hauts tumuli coniques, de 600 mètres de long sur 120 de largeur. Tout l’emplacement est maintenant couvert, sur une immense étendue, de citernes et de monceaux de ruines parmi lesquelles se trouvent de beaux spécimens de sculpture.

Çaripoutra était le disciple de la droite de Bouddha, c’est-à-dire que, dans l’Assemblée, il se tenait immédiatement à la droite du maître, Maukalan était le disciple de la gauche. Maukalan fut trouvé dans son ermitage tué à coups de bâtons par des fanatiques du parti opposé à Bouddha. Le roi fit brûler vifs mille Rahans nus, c’est-à-dire mille ascètes brahmaniques nus reconnus complices du crime[1].

Pour empêcher que la fin tragique de Maukalan n’effrayât ou n’exaspérât ses disciples, Bouddha leur raconta la faute commise par Maukalan dans une vie antérieure et dont sa mort violente venait d’être la punition :

Après avoir, pendant de longues années, entretenu avec la piété la plus tendre son père et sa mère vieux et infirmes, il les avait ensuite, sous l’empire d’une femme frivole, négligés et laissés périr faute de soins.

5. Pendant qu’il était auprès du Stoupa de Tsapala, Bouddha entra dans un état de contemplation extraordinaire dans lequel il se mit au-dessus de tous les principes de vie et il dit à Ananda :

« Je suis délivré de l’influence de la matière et des passions et de toute influence qui cause la transmigration. Je possède le calme absolu de l’esprit ; j’ai détruit en moi le principe qui occasionne les existences. »

Ananda le supplia de rester tout un Kalpa dans ce monde pour le bien des hommes et des êtres supérieurs à l’homme. Baghavat lui répondit :

  1. Ce furent sans doute des djaïns considérés aussi par des Brahmanistes comme des Schismatiques.