« Celui qui possède les quatre grands pouvoirs : l’absolu pouvoir sur la volonté — sur l’esprit — de travail — sur les moyens d’atteindre un objet quelconque, celui-là peut prolonger son existence en ce monde pendant la durée d’un Kalpa. Je possède ces quatre pouvoirs, mais votre demande vient trop tard ; je suis déjà sorti du cercle des existences ; dans trois mois je posséderai le Nirvana[1].
Il fit la même déclaration à l’assemblée des Rahans et ajouta : Mes enfants bien aimés, vous avez reçu et propagé avec zèle la loi que ma suprême sagesse a découverte. Maintenant ma religion durera une longue période ; mais, pour qu’elle brille de toute sa splendeur, pour qu’elle produise des bienfaits sans nombre, il vous faut donner toute votre application aux trente-sept articles, sources de tous les bons discours. C’est à vous à annoncer à tous les êtres les lois que je vous ai prêchées. C’est la mission à laquelle je vous ai préparés et que je vous confirme.
Il jeta un regard douloureux de suprême adieu sur la grande cité de Wéthalie qu’il aimait et qu’il savait devoir être détruite dans trois ans par le roi Adzadathat.
La religion de Bouddha avait été embrassée avec empressement par les Pantchalas qui forment l’élite des Soudras et qui comprennent les artisans, les charpentiers, les orfèvres, les forgerons et les fondeurs. Ces arts étaient, par rapport aux autres métiers des Soudras, considérés comme libéraux parce qu’ils exigent plus d’intelligence et surtout parce que les matières, sur lesquelles ils s’exercent, le bois et les métaux, ne font contracter à ceux qui les touchent aucune souillure. Les Pantchalas ont le privilège de porter le triple cordon et un certain nombre d’entre eux parviennent à la richesse. Tsonda, le fils d’un riche bijoutier, avait fait construire un monastère dont il avait fait présent à Bouddha. Celui-ci voulant faire honneur le plus possible aux Pantchalas, afin de gagner à sa cause la masse des
- ↑ D’après des docteurs Bouddhistes, il y aura pour Bouddha un dernier Nirvana 5000 ans après sa mort, durée assignée par lui à sa religion. Alors toutes les reliques de Bouddha se réuniront miraculeusement dans l’emplacement de l’arbre Boddhi et seront consumées par un feu qui sortira spontanément. Il y a en outre une croyance générale au remplacement dans mille ans du Bouddha par le maitréya Bodhisattwa.
