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étendit sur le côté droit avec la fierté et la noblesse de pose d’un lion[1].

Soudain, dit la légende, les deux arbres se couvrirent de fleurs odoriférantes qui pendaient gracieusement sur le Bouddha, et tous les autres arbres de la forêt revêtirent la même parure. Les cinq espèces de lys sortirent de toutes parts de la terre, de toutes les plantes et de tous les arbres. Les déités, les Nats, chantant les louanges du sage et auxquels s’étaient joints les Nagas et les Galongs firent pleuvoir sur sa couche comme une rosée de parfums et de fleurs. Bouddha dit à Ananda : « Toute cette pompe, tous ces hommages extérieurs ne sont rien pour moi qui possède la sublime Loi. Nul n’est mon vrai disciple par ces actes extérieurs ; hormis l’accomplissement des commandements, tout est vanité. À mes yeux le véritable hommage, l’offrande agréable sont : Tout Rahan ou Rahanesse, tout croyant homme ou femme pratiquant les œuvres qui conduisent à la béatitude. C’est uniquement par l’observance des préceptes qu’on appartient à ma religion. »

6. On ne saurait assez remarquer le soin qu’à ses derniers moments. Bouddha met à prémunir ses adeptes contre la matérialisation de sa religion, contre la prédominance des pratiques purement extérieures sur les œuvres intérieures, c’est à-dire sur la justice, la perfection et la charité, car Bouddha avait deviné la Charité puisqu’il a enseigné que la meilleure aumône est celle qui consiste à éclairer et à moraliser le prochain.

Il insista sur la nécessité pour ces religieux de fuir tous rapports avec le sexe : si des femmes viennent au monastère chercher un avis spirituel et rendre aux Rahans des services permis et, si alors un Rahan est obligé de leur parler, il doit considérer comme une mère toute femme

  1. Les sculpteurs Bouddhistes représentent souvent Bouddha dans cette attitude, généralement avec des proportions colossales. Les deux autres attitudes principales sous lesquelles on le figure sont celles de la méditation et de l’enseignement. Toutes les statues de Bouddha sont belles, du type Arien, nobles et sans ornements, et forment un contraste frappant avec les Idoles Indoues, laides, monstrueuses et surchargées souvent d’appendices bizarres.