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notablement plus âgée que lui et toute autre femme comme une sœur[1].

Il ne voulait rien prescrire au sujet de ses funérailles, regardant comme de nulle importance les cérémonies extérieures ; sur les instances d’Ananda, il disposa qu’on accomplirait celles usitées après la mort d’un roi Tsékiawade, qu’on élèverait un Stoupa ou Dzedi en son honneur et que quiconque viendrait y faire des offrandes de drapeaux, ombrelles, fleurs et parfums ferait acte de religion et donnerait une marque de respect et d’affection pour sa personne qui ferait acquérir de nombreux mérites, notamment l’exemption de troubles et d’inquiétudes pendant une longue période.

Bouddha fit annoncer que, le lendemain au matin, il entrerait dans l’état de Nirvana ; puis il présenta Ananda aux Rahans réunis : « Ananda, dit-il, est un vrai sage ; il sait tout ce qui a trait à ma personne ; il peut montrer à tous les Rahans et Rahanesses et aux fidèles, le temps et le lieu convenables pour me rendre les honneurs qui me sont dus. Ananda est plein d’amabilité et de savoir. Les Rahans viendront près de lui pour l’entendre et ils se retireront enchantés de son accueil et de ses paroles. Il dira aux Rahanesses qui viendront le voir : « sœurs, observez les huit préceptes ». — Les Laïques des deux sexes se presseront pour le contempler ; il leur dira : « Adhérez aux trois précieuses choses ; observez les cinq grands commandements et les quatre jours de culte mensuel ; honorez et respectez votre père et votre mère ; nourrissez les Rahans et les Pounahs (brahmes) qui observent strictement la Loi.

Ce dernier alinéa recommanda également les Religieux et les Brahmes convertis. Bouddha s’efforça donc jusqu’au dernier moment et voulut qu’après lui on s’efforçât de convertir les Brahmes ; et le moyen le plus sûr était d’assurer leur existence matérielle après leur conversion[2].

  1. Un religieux ne doit regarder ni aborder aucune femme. Il ne doit avoir avec le sexe que les rapports les plus indispensables dans un but religieux.
  2. C’est en convertissant les Brahmes que les Jésuites firent des progrès étonnants au début de la prédication du Christia-