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2. Culte.

Pour ses fidèles, Bouddha est le premier et le plus grand de tous les êtres ; il a été rempli d’une compassion infinie et animé de la bienveillance la plus ardente pour leur procurer la délivrance. De là chez les dévots un sentiment très vif de vénération, de reconnaissance et par conséquent d’amour pour lui. Ce sentiment, exclusif de toute adoration, est le principe du culte qu’on lui rend et qui se confond toujours avec celui que l’on rend à la Loi et à l’Assemblée des parfaits. Le zèle que l’on met à honorer les trois Joyaux provient aussi de la croyance que ces actes de piété font acquérir de très grands mérites pour les existences futures. Le culte bouddhique n’a point de ministres, et il n’a que deux objets : la représentation figurée de Bouddha et ses reliques. Il s’appelle Pudja ou honneur, offrande, tandis que les Brahmanes ont le Yadna ou sacrifice.

Voici sur l’institution de la représentation figurée du Bouddha, la légende la plus répandue :

« Le roi Pimpisara ayant reçu de son voisin le roi de Radrayana un magnifique présent, demanda à Baghavat ce qu’il pourrait lui envoyer en retour. Celui-ci lui répondit : « La représentation du Tathagata sur une pièce d’étoffes. »

On projeta l’ombre de Bouddha sur une pièce d’étoffes, on en traça le contour et on colora l’intérieur. On écrivit au-dessous la formule du refuge et les préceptes de l’enseignement, et autour ces deux stances :

« Appliquez-vous à la loi de Bouddha, anéantissez l’armée de la mort comme un éléphant renverse une hutte de roseaux. Celui qui marchera sans distraction sous la discipline de cette loi, échappant à la naissance et à la révolution du monde, mettra un terme à la douleur. »

Ayant reçu cette image le roi Radrayana médita sur les sentences qui l’entouraient et récita cette stance :

« La vue de la science a été purifiée en moi par le Bouddha qui est le joyau du monde ; adoration à ce bon médecin dont ma guérison est certainement l’ouvrage. »

Il est remarquable que l’image de Bouddha est toujours accompagnée d’un texte de la Loi ; cela se retrouve même