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à Java dans les statuettes. On ne pouvait ainsi jamais prendre Bouddha pour un dieu, mais seulement pour l’interprète de la Loi.

Toutes les statues de Bouddha ont le type Indo-Européen[1] et la plus grande beauté possible, jamais d’ornements ni de symboles comme les Idoles Indiennes.

Tous les bouddhistes savent par cœur, tous les religieux répètent sans cesse la stance suivante de 2 vers inscrite sur le piédestal de la plupart des statues de Bouddha :

« C’est le Tatagatha qui a expliqué la cause de tous les effets procédant d’une cause antérieure, et c’est lui aussi qui a expliqué la cessation de ces effets. » Cette stance a en vue les 12 Nidanas, et comme les 12 Nidanas appartiennent à la 2e partie de la 1re période du Bouddhisme, on peut en conclure que la légende du roi Radrayana et le culte des statues sont d’une invention postérieure à Bouddha.

Les 8 formes des statues de Bouddha dans les trois attitudes, debout, assis et couché représentent les principaux traits de son rôle et de son caractère ; debout il enseigne, assis il médite ou prie, couché (attitude du lion mourant), il atteint le Nirvana[2]. Elles entretiennent et transmettent de lui un souvenir aimant. Dans ce but les princes religieux et beaucoup de dévots ont multiplié les statues de Bouddha et les pagodes. Ses reliques sont aussi l’objet d’une grande vénération.

Le peuple croit qu’elles opèrent des miracles ; mais Bouddha n’a jamais rien dit qui autorise cette superstition.

Les offrandes déposées devant les statues ou dans les sanctuaires en petit nombre où sont des reliques, sont des bouquets de fleurs, des drapeaux ou bannières d’étoffe ou de papier découpées avec beaucoup de goût en figures très variées, de petites chandelles de cire, de petites lampes de terre, de l’encens et des senteurs brûlés dans des réchauds supportés par des piédestaux en maçonnerie. Les adorateurs sont agenouillés, le derrière sur les

  1. En Chine et en Corée les yeux sont souvent obliques suivant le type local. J’ai vu aussi des statuettes de Bouddha qui ne sont pas du type aryen, mais probablement elles ne faisaient point partie du culte public.
  2. Voir pour plus de détails l’Inde après le Bouddha.