Page:Lamarck - Discours (1806).djvu/18

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Je termine par un conseil que mon expérience me met dans le cas d’offrir à ceux d’entre vous que le goût et des circonstances favorables portent à se livrer à l’étude des sciences naturelles.

En vous dévouant à l’étude de la nature et de ses productions, envisagez d’abord dans leur ensemble les objets que vous vous proposez de connoître  ; considérez bien cet ensemble sous ses différens points de vue, afin de vous pénétrer suffisamment du sujet de votre entreprise, et du but où vous tendez ; et ensuite descendez par degrés dans l’examen et l’étude des masses, en commençant par les plus grandes ou celles du premier ordre, et vous occupant après de celles qui leur sont subordonnées. Vous terminerez, si vous en avez le loisir, par l’étude des objets particuliers, telle que celle des races ou espèces, et celle de leurs caractères distinctifs, ainsi que de toutes les particularités qu’elles pourront vous offrir. Enfin, vous vous instruirez, si cela vous intéresse, des noms qu’on leur a donnés ; mais vous ne confondrez jamais à leur égard ce qui appartient à la nature avec ce qui n’est que le produit de l’art. Telle est la marche de la méthode d’analyse, si bien développée par Condillac, et la seule véritablement favorable aux progrès de nos connoissances.

Ce sera cette méthode d’analyse que nous suivrons dans ce cours, où nous passerons successivement en revue toutes les classes des animaux sans vertèbres, nous occupant principalement par-tout de la philosophie de la science, ainsi que des objets essentiels à la connoissance des animaux que nous aurons en vue.

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Dans notre prochaine séance, nous examinerons les généralités relatives aux animaux sans vertèbres.


GÉNÉRALITÉS
Relatives aux animaux sans vertèbres et à leur classification.

Vous avez vu dans l’exposé que je vous ai fait dernièrement, que le vrai moyen de parvenir à bien connoître un objet, même dans ses plus petits détails, c’est de commencer par l’envisager dans son entier ; par examiner d’abord soit sa masse, soit son étendue, soit