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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/310

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les uns aux autres, et dont l'enchaînement hiérarchique, dans l’homme, est si difficile à saisir. Le penchant à la conservation dont il s’agit, ne saurait nous nuire en rien par lui-même ; il ne peut, au contraire, que nous être utile. Ce n’est qu’à l’égard de ceux qu’il fait naître en nous, selon les circonstances, que nous devons nous efforcer de reconnaître, parmi ces derniers, ceux qui  peuvent nous entraîner à des écarts nuisibles à nos vrais intérêts, et tâcher de les maîtriser, et de les diriger vers ce qui peut nous être avantageux. Il n’est pas d’un intérêt médiocre pour nous, de considérer que le penchant à la conservation, auquel tout homme est assujéti, produit immédiatement et entretient en lui, en tout tems, quatre sentimens internes, très-puissans, c’est-à-dire, quatre penchans secondaires qui le dominent sans qu’il s’en aperçoive, et l’entraînent à son insu, dans presque toutes ses

actions, selon que les circonstances y sont favorables. L’homme n’a sur eux, par sa raison, que le pouvoir d’en modérer les effets ou de les diriger vers ses véritables intérêts, lorsqu’il parvient à les bien connaître. Ces quatre sentimens internes ou penchans secondaires, qui sont généraux pour tous les individus de l’espèce humaine, sont :

1.° Une tendance vers le bien-être ;

2.° L’amour de soi-même ;