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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/327

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à cet égard ; soit l’être le plus spirituel, le plus solide en jugement, le plus riche en idées et en connaissances, enfin, celui dont le génie vaste atteint jusqu’à la sublimité ;

Et tantôt, sous le rapport du sentiment, soit l’être le plus humain, le plus aimant, le plus bienfaisant, le plus sensible, le plus juste ; soit le plus dur, le plus injuste, le plus méchant, le plus cruel, surpassant même en méchanceté les animaux les plus féroces.

Le propre des circonstances dans lesquelles se trouvent les individus, dans une société quelconque, est donc de donner lieu à une diversité d’autant plus grande dans leurs pensées, leurs sentimens, leurs moyens et leurs actions, que l’intelligence de ces individus a été plus ou moins exercée, et par suite, plus ou moins développée.

Le développement de son intelligence, est, sans doute, pour l’homme, d’un très-grand avantage ; mais l’extrême inégalité que la civilisation produit nécessairement dans celui des différens individus, ne saurait être favorable au bonheur général. On en trouve la cause dans le fait suivant bien observé. Plus l’intelligence est développée dans un individu, plus il en obtient de moyens, et plus, en général, il en profite pour se livrer avec succès à ses penchans.

Or, les plus énergiques de ces penchans, tels que l’amour de soi-même et surtout celui de la domination,