Aller au contenu

Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/344

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

égard ne s’étend qu’à la modifier diversement, qu’à changer et varier sans cesse ses masses particulières, ses associations, ses aggrégats, ses combinaisons différentes, on peut être assuré que, relativement aux corps, c’est elle seule qui les fait ce qu’ils sont, et que c’est elle encore qui donne, aux uns, les propriétés, et aux autres, les facultés que nous leur observons.

Qu’est-ce donc, encore une fois, que la nature ? serait-ce une intelligence ?

Non, assurément, la nature n’est point une intelligence : je vais essayer de le prouver. Mais, auparavant, voici la définition que j’en donnerai :

La nature est un ordre de choses, étranger à la matière, déterminable par l’observation des corps, et dont l’ensemble constitue une puissance inaltérable dans son essence, assujétie dans tous ses actes, et constamment agissante sur toutes les parties de l’univers.

Si l’on oppose cette définition à celle de l’univers qui n’est que l’ensemble des êtres physiques et passifs, c’est-à-dire, que l’ensemble de tous les corps et de toutes les matières qui existent, on reconnaîtra que ces deux ordres de choses sont extrêmement différens, tout-à-fait séparés, et ne doivent pas être confondus.

    En ayant eu, presque de tout temps, le sentiment intime, quoique nous ne nous en soyons jamais