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Page:Lamarck - Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, vol. 1.djvu/345

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rendu compte, nous ne les avons pas effectivement confondus ; car, pressentant cet ordre inaltérable de causes sans cesse actives, et le distinguant des êtres passifs qui y sont assujétis, nous l’avons personnifié, à l’aide de notre imagination, sous la dénomination de la nature ; et depuis nous nous servons habituellement de cette expression, sans fixer les idées précises que nous devons y attacher.

    Nous verrons dans l’instant que les objets, non physiques, dont l’ensemble constitue la nature, ne sont point des êtres, et conséquemment, ne sont ni des corps, ni des matières ; que cependant nous pouvons les connaître ; que ce sont, même, les seuls objets, étrangers aux corps et aux matières, dont nous puissions nous procurer une connaissance positive.

En effet, cette connaissance nous étant parvenue par l’observation des corps, comme on le verra tout-à-l’heure, s’est trouvée à notre portée, et en notre pouvoir. Ainsi, hors de la nature, hors des corps et des matières qui peuvent se rendre sensibles à nos sens, nous ne pouvons rien observer, rien connaître d’une manière positive.

Reprenons notre examen de ce qu’est réellement la nature, et sa comparaison avec les objets qui forment son immense domaine.

Si la définition que j’ai donnée de la nature est fondée, il en résulte que cette dernière n’est qu’un ensemble d’objets non physiques, c’est-à-dire, étrangers